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Mpanga by Coutume, naturel du Burundi

L’émergence du Burundi dans la Specialty Coffee

Le Burundi est un petit pays d’Afrique de l’est situé dans la région des grands lacs, entre le Rwanda, le Congo Kinshasa et la Tanzanie. Le pays a connu la guerre civile de 1993 à 2002 qui résulte, comme son voisin Rwanda, de l’antagonisme entre Hutus et Tutsis. Actuellement, le pays est une république présidentielle peuplée de presque 10 millions d’habitants.

Représentant 78% des exportations du pays, le café représente la première ressource du pays. Les stations de lavage sont désormais privatisées, ce qui n’a pas été sans poser certains soucis (voir article). Les producteurs (petites exploitations, de 1 à 150 sacs seulement) ont pris conscience que les cafés de spécialité étaient probablement le meilleur moyen de dynamiser leur activité. Avec comme exemple le marché Rwandais. Il a même existé une compétition nationale, la Prestige Cup, remplacée désormais par la Cup of Excellence depuis 2 ans.

Mpanga naturel

Avec 1700m d’altitude de moyenne au centre, le terroir du Burundi est parfaitement adapté à la culture du café. Habituellement, le pays produit des cafés dont les cerises sont traitées par voie humide (des pays d’Afrique de l’est, seule l’Ethiopie produit une grande proportion de cafés traités par voie sèche). Les trois variétés les plus répandues sont le Bourbon rouge, le Jackson et le Mubrisi (mutation locale).

Antoine Nétien de chez Coutume Café, a souhaité tenter l’expérience d’un café naturel, lors de son voyage au Burundi en 2013. Et le résultat est ce Mpanga, cultivé au nord du pays, dans la province de Kayanza. Nordic Approach a emboîté le pas de Coutume en travaillant sur un naturel. Le Buziraguhindwa, un autre naturel du Burundi, est le fruit d’une collaboration entre les fermiers et Counter Culture Coffee.

Très prometteur

Selon Antoine, ce café est particulièrement adapté aux extractions douces. Extrait en Dripper Hario V60 (12g, 94°C, 200ml, 3min00), le nez est peu démonstratif à chaud. Mais en refroidissant, la magie opère. Les arômes d’ananas se développent (la description organoleptique de l’étiquette est particulièrement vraie), en bouche, le café gagne en complexité et en élégance. Le tout avec une grande propreté, sans sécheresse, ni âpreté.

On ne peut que saluer cette démarche innovante et qualitative. Pour une première récolte traitée en voie sèche, l’expérience est plus que concluante. Parallèlement à ça, le café de spécialité est en plein expansion, et il est passionnant de voir émerger de nouveaux terroirs. Un pays à suivre, dont la qualité des productions ne peut qu’évoluer dans le bon sens.

Dégustation Belleville Honduras Santa Barbara, Jesus Moreno

Une nouvelle brûlerie parisienne

Belleville a été fondée par les créateurs du Frog Fight, David Flynn et Thomas Lehoux, ainsi qu’Anselme Blayney du Bal Café.

Le café est torréfié dans la boutique située dans le quartier de Bellevillle, précisément au 10 rue Pradier, dans le 19ème arrondissement.

Le café est torréfié par ce Giesen de 15kg

Le café

Le café dégusté provient de la région Santa Barbara, au Honduras. Le fermier, Jesus Moreno, a choisi la voie humide pour transformer les cerises de variété Pacas, qui poussent à 1580m d’altitude. Cette variété, découverte en 1949 au Salvador, est une mutation naturelle du Bourbon. Une variété que j’apprécie particulièrement pour sa rondeur, sa complexité, et sa facilité d’extraction. L’importateur de ce grain est The Collaborative Coffee Source.

Les paquets sont scellés avec la date de torréfaction

Torréfaction

Les grains torréfiés présentent un aspect homogène. La colorimétrie est assez claire, mais sans excès, même pour les méthodes douces.

La torréfaction est soignée

Cupping

Méthodes douces

En Dripper Hario V60, le nez présente beaucoup de fraîcheur. L’attaque est ronde et beurrée, et les sensations en bouche très droites. L’acidité est raffinée, pas tranchante. La douceur caramélisée est omniprésente, à l’attaque, au milieu et en finale, fruit d’une combinaison entre la qualité des grains et de la torréfaction. Les arômes rappellent les fruits tropicaux comme l’ananas, avec une finale chocolat au lait.

Mais les meilleurs résultats ont été obtenus en AeroPress. On retrouve la même analyse organoleptique qu’en filtre, avec davantage de corps, des arômes expansifs, et globalement une tasse encore plus clean.

En espresso

David m’avait prévenu que la torréfaction était plus adaptée aux méthodes douces, mais j’ai quand même souhaité l’essayer en espresso.

La torréfaction passe étonnamment bien. Les arômes tropicaux ont basculé en fruits à coques. L’acidité n’est pas exacerbée par le procédé d’extraction. Le corps est moyen et la douceur est toujours de mise.

Conclusion

On ne peut que se réjouir de l’arrivée d’une nouvelle brûlerie de qualité. Cela apporte de la pluralité et une nouvelle dynamique aux cafés de spécialité en France. Longue vie aux cafés Belleville.

Comparatif : Filtres Hario V60 Blanchis vs Non Blanchis

Hario commercialise deux sortes de filtres pour son Dripper V60 : les blanchis et les non blanchis. Ce type de filtre est arrivé aux USA au début des années 90. L’intérêt étant la non utilisation de chlore (santé, environnement). La contrepartie est un goût de papier bien plus présent que sur les blanchis.

J’ai voulu tester, dans la vraie vie, la différence entre les deux filtres sur les Dripper 01.

Protocole

Tout d’abord, j’ai souhaité connaître la quantité d’eau chaude nécessaire à l’élimination des arômes parasites. Pour ce faire, j’ai rincé chaque filtre avec 240 ml d’eau chaude (Volvic > 95°C), par pas de 30 ml (1 oz). Il ne restait plus qu’à déguster les échantillons, dans les deux sens (du moins au plus rincé, et inversement), en prenant soin d’avoir un verre témoin de Volvic chaude. La dégustation s’est faite à chaud et à froid.

Résultats

Filtres blanchis : Les deux premiers verres sont contaminés par un goût de papier assez fort. Au troisième verre, ce goût devient quasi indétectable. Plus rien au quatrième. Il suffit donc de 90 ml d’eau chaude minimum pour rincer un filtre blanchi.

Filtres non blanchis : Le goût de papier est beaucoup plus puissant. Il décroit au fur et à mesure, jusqu’à devenir difficilement décelable au quatrième verre. Ce filtre demande donc quant à lui au moins 120 ml de rinçage. Et pourtant, même si l’eau de filtration devient exempte de goût parasite, le filtre lui, contrairement au blanchi, continue de dégager des arômes de papier jusqu’à 240 ml de rinçage. J’ai voulu vérifier si la mouture du café en contact ne risquait pas d’absorber ces arômes.

Comparatif

Afin de vérifier la parfaite transparence des filtres, j’ai extrait deux cafés en parallèle, en l’occurrence, un Kenya Gitchathaini AA de Caffè Cataldi.

Il m’a été totalement impossible de discerner le moindre arôme parasite, ni de distinguer la moindre différence entre les deux cafés.

Conclusion

Bien rincé, on peut utiliser le filtre que l’on souhaite, sans arrière-pensée. Néanmoins, le fait que le filtre non blanchi émette des arômes de papier, même après rinçage, n’est pas rassurant. Je vais continuer à effectuer des comparatifs avec différents cafés, afin de vérifier si cette transparence est immuable.

Essai détaillé Drip Station V60 et balance Hario

Présentation Détails

La précision de la balance VST-2000 est de 0,1g de 2 à 200g, de 0,5g de 200 à 500g et d’1g de 500 à 2000g. La partie mesure s’éteint automatiquement au bout de 5 minutes. Remarquez les projections de café après utilisation (un contenant plus haut aurait minimisé l’effet). 

Si le plateau est grand, on regrette sa matière plastique : du métal ferait plus noble. 

La balance est alimentée par 2 piles.

Inutile de retirer le cache oblong, il sert seulement à occulter deux vis qui servent probablement à un réglage d’usine.

Une petite astuce pour bénéficier de la meilleure précision (0,1g) avec des charges supérieures à 200g comme la station par exemple : Allumer la balance une fois la charge placée sur le plateau. En effet, si vous faites la tare seulement après avoir posé la station, ça n’y changera rien, la balance se basera sur son zéro de départ.

Conclusion

Si le design de la Drip Station procure son petit effet, son emploi n’a rien d’obligatoire. Un Dripper V60 posé directement sur la tasse donne les mêmes résultats. La balance mérite qu’on s’y attarde un peu plus. Elle est grande, fiable et intègre surtout un chronomètre. Simplissime, mais il fallait y penser. Et c’est Hario qui l’a fait.

Entraînement à la Brewers Cup

Troisième entraînement dans le labo d’espressologie, pour la Brewers Cup qui se tiendra du 26 au 28 mai prochain. Chung-Leng et moi-même avons la chance d’être sponsorisé par le meilleur torréfacteur de France 2010, Stéphane Cataldi.

Beaucoup de cafés à déguster : on ne fait pas un métier facile… 

Thermomètre, balance de précision, les outils indispensables pour un café de qualité.

Au programme, dégustations de différentes origines, en cafetière à piston et Dripper. Recherche des paramètres optimaux (grammage, mouture, température) de manière subjective, grâce au palais, mais aussi de façon scientifique à l’aide d’un réfractomètre VST. Cet outil de mesure permet de quantifier le total des solides dissous (TDS), c’est à dire le taux d’extraction. Cela permet de cadrer ses réglages afin de s’éloigner des sous et surextraction.

Le réfractomètre VST et son logiciel d’analyse forment un excellent outil de cadrage.